Note : cette transcription textuelle apporte quelques précisions sur des points abordés de manière un peu rapide dans la vidéo.
Bonjour ! Tout d’abord, je souhaite remercier Maïtané pour son invitation à participer aux Faiseuses du web.
Pour vous permettre de mieux suivre cette présentation, vous pouvez consulter sa transcription textuelle et le support à l’adresse : a42.fr/faiseusesduweb
Je m’appelle Sylvie Duchateau, je suis aveugle de naissance et donc directement concernée par le web et son accessibilité.
Je travaille dans le domaine de l’accessibilité depuis plus de 20 ans, et cela fait encore plus longtemps que j’utilise le numérique au quotidien, aussi bien dans mes activités professionnelles que mes loisirs.
Je travaille chez Access42 depuis 2014, je sensibilise et forme à l’accessibilité numérique.
En dehors de mon métier, je suis très active dans des associations, dont l’Association nationale des maîtres de chiens guides, dont je suis trésorière.
Access42
Pour les personnes qui ne connaissent pas Access42, il s’agit d’une coopérative entreprise solidaire et d’utilité sociale spécialisée en accessibilité numérique.
Nous sommes 15 personnes, plus une chienne guide.
Nous accompagnons, formons, conseillons et faisons des audits en matière d’accessibilité, qui concerne tous les métiers du web.
Au programme
De quoi va-t-on parler lors de cette conférence ?
- Tout d’abord, nous allons faire le point sur les personnes handicapées et le numérique : comment elles y accèdent, quels sont les besoins et les freins et pourquoi faire accessible.
- Ensuite, je vous parlerai des erreurs fréquentes que je rencontre en matière d’accessibilité et comment les corriger.
Handicap et accessibilité
Que veut-on dire par handicap et accessibilité ?
Qu’est-ce que l’accessibilité ?
L’accessibilité, c’est permettre aux personnes handicapées de jouir pleinement de leurs droits et de leurs libertés fondamentales en levant les barrières qu’elles peuvent rencontrer.
L’accessibilité numérique, quant à elle, garantit aux personnes handicapées sans discrimination, le même accès à l’information, aux produits et aux services numériques que quiconque.
L’accessibilité numérique en France
En ce qui concerne l’accessibilité numérique en France, elle est régie par la loi de 2005 sur l’égalité des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, qui a été mise à jour depuis. (cf. Article 47 de la loi Handicap du 11 février 2005.)
Une obligation d’accessibilité qui concerne aujourd’hui les organismes du secteur public, mais aussi les personnes morales de droit privé, délégataires d’une mission de service public, c’est-à-dire, par exemple, une société privée qui va gérer les transports en commun d’une ville, mais aussi les entreprises dont le chiffre d’affaires dépasse 250 millions d’euros.
Pour en savoir plus sur l’accessibilité numérique en France, vous pouvez consulter : a42.fr/loi
Implémenter l’accessibilité
Pour implémenter l’accessibilité numérique, nous avons en France, le Référentiel Général d’amélioration de l’accessibilité, RGAA.
Il donne, thématique par thématique, une liste de critères à respecter pour être conforme à la recommandation internationale WCAG et concevoir des interfaces accessibles : cela concerne les images, les liens, les formulaires, etc.
Pour vous aider à prendre en main le RGAA, il existe plusieurs ressources métier : ressources RGAA.
Et pour la conception UX en particulier :
Les personnes handicapées et le numérique
Qu’en est-il des personnes handicapées et du numérique ?
Utilisation du numérique en France
Tout d’abord, parlons de l’utilisation du numérique en France.
Selon une étude du Credoc de juin 2019 :
- plus de 88 % des Français et des Françaises utilisent Internet ;
- 77 % se servent d’un smartphone, plus particulièrement les jeunes, qui se servent de celui-ci pour surfer sur Internet ;
- 62 % des personnes interrogées ont fait un achat en ligne au cours de l’année passée ;
- 60 % sont inscrites sur les réseaux sociaux ;
- 68 % pensent qu’avoir accès à Internet est une condition nécessaire pour se sentir intégré dans la société.
Le numérique est donc indispensable au quotidien pour la grande majorité d’entre nous.
Et si le numérique est indispensable, il l’est d’autant plus pour les personnes handicapées, qui peuvent être plus autonomes grâce à lui. Encore faut-il que le numérique soit accessible.
1 personne sur 5
Qu’en est-il du handicap en France ?
Les gens pensent souvent que le nombre de personnes handicapées est négligeable pour justifier le fait de ne pas faire accessible. En réalité, nous sommes plus nombreux que vous ne le croyez !
On compte environ 12 millions de personnes qui sont concernées par le handicap, cela correspond à 1 personne sur 5.
Et ces proportions sont similaires dans le monde entier.
Une diversité de handicaps
Non seulement le handicap concerne beaucoup de monde, mais en plus, derrière le terme de personnes handicapées, il existe une grande diversité de handicaps : handicaps physiques, sensoriels, mentaux (qui concerne les handicaps intellectuels, cognitifs, psychiques, etc.), le polyhandicap, les troubles de santé invalidants.
Certains handicaps sont visibles. Mais 80 % des handicaps ne sont pas visibles. Par exemple :
- Une personne malvoyante peut se déplacer sans qu’on ne s’aperçoive de son handicap, mais elle aura du mal à lire les panneaux dans le métro ou déchiffrer un texte sur papier.
- D’autre part, pour une personne sourde, cela ne se voit pas sur son visage qu’elle ne vous entend pas.
Chaque personne a sa propre histoire, ses propres habitudes, usages et besoins, et son propre ressenti.
Nous sommes toutes et tous différents !
Une pluralité d’outils
Les personnes handicapées sont en mesure d’utiliser le numérique comme tout le monde.
C’est souvent ce qu’on me demande : « Mais comment faites-vous ? »
. C’est une question récurrente.
Nous faisons comme les personnes valides ou presque !
C’est possible grâce à une multitude de technologies d’assistance.
Pour personnaliser l’affichage : pour les personnes malvoyantes, utilisation du zoom pour agrandir la taille des caractères, modification des contrastes, de la police…
En ce qui me concerne, j’utilise ce qu’on appelle un lecteur d’écran. C’est un outil qui va analyser l’information présente dans une interface et la restituer par l’intermédiaire d’une synthèse vocale (c’est ce que vous pouvez souvent entendre dans les ascenseurs ou les bus) et parfois d’une plage braille. J’en utilise une, que vous voyez affichée en haut à gauche sur l’écran.
En ce qui concerne le handicap physique, les technologies sont parfois très sophistiquées, ou parfois « bricolées » par une personne ergothérapeute selon les besoins de chaque patient ou patiente.
On voit ici, un clavier utilisable d’une seule main. Il existe aussi des systèmes permettant de piloter l’ordinateur à l’aide du regard, avec un contrôleur déclenché par des mouvements de la tête, ou bien par la pensée.
D’autres personnes utilisent des contacteurs à souffle. Pour écrire, certaines personnes handicapées moteur peuvent utiliser des claviers virtuels, comme vous avez sur vos smartphones ou appareils mobiles.
Ces technologies d’assistance sont variées. Elles nécessitent un certain temps d’apprentissage. Certaines sont libres ou ne coûtent que quelques euros. D’autres sont extrêmement chères.
Tout comme les personnes handicapées sont différentes, la façon dont chacune utilise ces aides techniques n’est pas la même selon la personne qui est derrière.
Le numérique : une promesse d’émancipation et d’autonomie
Le numérique aujourd’hui est signe d’indépendance et d’autonomie renforcées pour les personnes handicapées qui vont pouvoir accomplir au quotidien des tâches de manière autonome, ce qui leur était jusqu’alors impossible.
Par exemple lire un document ou remplir un formulaire, se renseigner, prendre rendez-vous sur Internet ou faire ses courses. Malheureusement, le numérique n’est pas toujours aussi accessible.
Quand vous êtes handicapée et que vous êtes derrière votre ordinateur, la personne qui correspond avec vous derrière son ordinateur ne sait pas forcément que vous avez un handicap. Les différences sont comme « gommées ».
Une personne handicapée peut se sentir isolée, mais grâce au numérique, elle va pouvoir s’exprimer, rencontrer des gens, échanger sur des centres d’intérêt communs.
Le numérique en 2021 : un rendez-vous manqué !
Malheureusement, aujourd’hui, ce potentiel incroyable n’est pas mis au service des personnes handicapées. L’immense majorité des contenus numériques est inaccessible. C’est une véritable catastrophe !
Donc on a une certaine frustration pour pouvoir terminer une tâche qu’on avait commencée, puisque c’est inaccessible. C’est comme si on revenait des années en arrière.
Il y a des gens qui ne manient pas parfaitement leurs technologies d’assistance, qui sont moins aguerris face aux problèmes que l’on rencontre habituellement et qui vont abandonner la consultation du site ou l’action en cours, et seront découragés, humiliés d’être constamment oubliés.
Je vous invite à lire un certain nombre de témoignages qui sont dans ce diaporama, dont celui de Céline, qui explique qu’après une heure et demie de consultation d’un site, elle n’a pas pu valider l’adresse de livraison de ses produits, ce qui est extrêmement frustrant.
Interview de Céline Boeuf par Tech Ethic
Les personnes handicapées et l’emploi en 2021
L’emploi est l’une des premières situations d’insécurité des personnes handicapées.
C’est le taux de chômage de personnes handicapées, selon une étude de l’IGAS, est 2 fois plus important que celui du reste de la population (18 % contre 10 %).
Les risques de licenciement sont beaucoup plus importants que chez les personnes valides, parce que les outils et les interfaces métiers qu’elles utilisent évoluent : il y a parfois des régressions d’accessibilité. Quand ça arrive, les personnes ne peuvent donc plus les utiliser et plus effectuer le métier pour lequel elles avaient été engagées.
Le handicap est aujourd’hui la première source de discrimination auprès du Défenseur des droits, selon leur rapport de 2020, et quand on a un handicap, le problème c’est souvent l’emploi.
Crise sanitaire et accessibilité
En ce qui concerne la pandémie qui nous touche actuellement, les personnes handicapées ont dû rester plus souvent chez elles, puisqu’elles ne pouvaient plus se rendre sur leur lieu de travail.
Et elles ont dû commencer à utiliser de nouveaux outils numériques qui n’étaient pas toujours accessibles. Et elles ont parfois été dans l’impossibilité d’avoir recours à une aide physique des collègues, puisque tout le monde était confiné.
Exemples d’erreurs d’accessibilité courantes
Voici maintenant quelques exemples d’erreurs courantes d’accessibilité que je rencontre et quelques solutions pour les contourner.
Textes en images
La première erreur que l’on rencontre, ce sont les textes en images.
Présence oui, pertinence non !
Le service client d’un chauffeur VTC :
Une synthèse vocale lit : « Il est possible de commander par téléphone et de se renseigner sur les services Marcel auprès de notre service client, ouvert du lundi au vendredi de 9 h 30 à 17 h 30. Graphique 08_a__jour.png »
À qui les textes en images posent-ils problème ?
Ce n’est pas parce qu’il y a une alternative aux images dans la page qu’elle est forcément pertinente.
Ici, vous entendez, « Graphique 08_a__jour.png » qui contient le numéro de téléphone du service client de ce chauffeur VTC, qu’on ne peut pas contacter si on ne voit pas l’image.
Qui est concerné par ces problèmes de textes en images ?
Tout d’abord, ce sont les personnes malvoyantes, ou dyslexiques ou présentant un trouble cognitif qui vont devoir augmenter la taille du texte, changer la police de caractères, modifier les contrastes, pour pouvoir lire ce texte.
Mais, malheureusement, comme le texte est sous forme d’image, elles ne vont pas pouvoir lire le document et accéder à l’information, car les textes ne s’adaptent pas à leurs préférences.
Les autres personnes concernées par ces problèmes sont les personnes utilisant un lecteur d’écran.
Je rappelle qu’il peut s’agir de personnes aveugles, très malvoyantes ou ayant des difficultés de lecture. Elles ont besoin des alternatives pertinentes aux images porteuses d’information, puisque c’est cette alternative qui est restituée par les lecteurs d’écran, et, dans notre cas, il est impossible d’accéder à l’information lorsque l’alternative n’est pas ou mal renseignée, et donc, elles n’auront jamais accès au numéro de téléphone du VTC.
Solution
Pour résoudre ce problème, il y a deux solutions :
- Soit ne pas utiliser d’images textes, et intégrer directement du texte HTML stylé avec CSS, positionné par-dessus une image d’arrière-plan ;
- Soit, si on ne peut pas éviter d’avoir des textes en images, permettre aux personnes qui en ont besoin de remplacer ces images contenant du texte par du texte HTML stylé avec CSS à l’aide d’un mécanisme de remplacement.
Le RGAA ne permet l’utilisation de textes en images que dans certains cas : par exemple quand la police de caractères utilisée n’est pas reproductible en CSS. C’est le cas par exemple des logos, et des images qui contiennent du texte composé avec des polices fantaisistes, ou de l’écriture manuscrite.
Exemple de mécanisme de remplacement : AccessConfig
J’affiche à l’écran un exemple de mécanisme qui permet d’afficher une alternative à une image, AccessConfig.
C’est un petit outil basé sur JavaScript, développé par Access42, et qui permet d’injecter le texte contenu dans l’alternative de l’image en remplacement de l’image elle-même, au format HTML. Ce qui permet ensuite aux personnes qui le souhaitent d’adapter l’apparence de ce texte à leurs besoins.
Formulaires
La seconde erreur que l’on rencontre souvent, ce sont les formulaires inaccessibles.
Les formulaires sont très importants, notamment pour commander des choses sur Internet :
- un billet de train, d’avion ou de bus par exemple ;
- mais aussi pour rechercher un document par exemple.
Formulaire à choix multiple
Je vais maintenant utiliser mon lecteur d’écran pour vous montrer les problèmes qu’on rencontre fréquemment sur un formulaire.
J’utilise la tabulation. J’active la synthèse vocale d’abord.
[Synthèse vocale]
Parole activée.
[Bip]
Oui, bouton radio non coché. Non, bouton radio non coché.
[Bip]
Continuer, bouton, continuer vers l’étape suivante.
[Fin synthèse vocale]
Là, vous entendez juste oui ou non, et vous ne savez pas forcément à quoi se réfère ce oui ou ce non.
Donc vous êtes obligée de remonter avec les flèches :
[Synthèse vocale]
Avez-vous un passeport ?
[Fin synthèse vocale]
… pour lire la question « Avez-vous un passeport ? ».
Donc le problème est que je n’ai pas une vision globale de l’écran, et je ne peux pas lire la question reliée aux réponses.
Ceci est dû au fait que techniquement, les champs et leurs étiquettes ne sont pas reliés par ce qu’on appelle l’élément legend
et fieldset
.
Formulaire à choix multiples accessible
Voici maintenant le même formulaire rendu accessible.
[Bip]
[Synthèse vocale]
Principale région, Avez-vous un passeport, groupe ? Oui, bouton radio non coché 1, non, bouton radio non coché, 2 sur 2, continuer.
[Fin synthèse vocale]
Donc là vous entendez bien les étiquettes reliées au contenu des champs du formulaire. Et on vous indique le nombre de champs, 1 sur 2, 2 sur 2.
Champs aux étiquettes similaires
Le formulaire suivant, qui n’est pas accessible non plus.
Voici ce qu’on entend :
[Bip]
[Synthèse vocale]
Principale région, Prénom, édition autocomplétion vide, Prénom, édition autocomplétion vide, réserver, bouton, réserver le billet d’avion.
[Fin synthèse vocale]
Ici encore, les champs ne sont pas reliés avec ce qu’il faut, donc on entend juste « prénom, prénom », mais on ne sait pas à qui se réfère le prénom.
Il faut remonter :
[Synthèse vocale]
Passager numéro 1, prénom édition autocomplétion.
Passager numéro 2, prénom édition autocomplétion.
[Fin synthèse vocale]
Regrouper les champs aux étiquettes similaires
Enfin, le même formulaire rendu accessible :
[Synthèse vocale]
Passager numéro 1, groupe, prénom édition autocomplétion, vide.
Passager numéro 2, groupe, prénom édition autocomplétion, vide.
[Bip]
[Synthèse vocale]
Réserver.
[Fin synthèse vocale]
Et là, on a accès au formulaire, enfin au contenu des champs, puisque les étiquettes sont bien reliées aux champs.
Autre difficulté dans les formulaires
Captcha image
Un troisième problème que l’on rencontre, c’est ce que l’on appelle les captchas.
Les captchas sont aujourd’hui une véritable plaie pour les utilisateurs, puisqu’il est très difficile de les solutionner.
Voici ce qu’on entend lorsqu’on veut accéder aux résultats du brevet après avoir renseigné son nom d’utilisateur et son mot de passe :
[Synthèse vocale]
Graphique : image de vérification. Lien : générer un nouveau code de contrôle. Saisir le code de contrôle : édition autocomplétion. Bouton « Valider ». Bouton « Quitter ».
[Fin synthèse vocale]
Voilà. Donc là, on n’a pas accès à l’information !
À qui les captchas images posent-ils problème ?
- Cela concerne tout d’abord les personnes qui sont aveugles ou très malvoyantes, puisqu’elles n’accèdent pas au contenu du test, et ne peuvent donc jamais remplir le code de sécurité.
- Les autres personnes concernées sont celles qui ont des difficultés pour décoder l’écriture (donc qui sont dyslexiques ou très malvoyantes), puisqu’elles ne pourront pas voir les caractères qui ont subi une distorsion et donc ne pourront pas retranscrire le captcha.
Solution
- Une alternative pour résoudre cela, ça serait, j’ai envie de dire, de ne pas proposer de captchas !
- Mais malheureusement, si vous devez le faire, vous devez proposer une alternative. Par exemple proposer une alternative audio, mais celle-ci doit être audible (le souci c’est que souvent, elle est en anglais, donc beaucoup de gens ne la comprennent pas).
- On peut aussi envoyer un code par SMS que la personne pourra saisir dans un champ de saisie exprès.
- Ou donner une adresse mail de contact pour que la personne puisse entrer en relation avec vous.
Documents bureautiques en téléchargement
Un dernier exemple de problème que l’on rencontre, ce sont les documents bureautiques en téléchargement.
Des documents souvent inaccessibles
Et en particulier, les documents sous forme d’images.
Ceux-ci, que l’on reçoit souvent en tant que membres d’associations, sont complètement inaccessibles puisqu’ils sont imprimés, puis signés, puis scannés.
C’est comme si en fait on recevait une lettre manuscrite et non un document numérique !
Ça donne quoi, un PDF inaccessible ?
Voici donc ce qu’on entend quand on accède à un tel document :
[Synthèse vocale]
Ce document semble vide. Il s’agit peut-être d’un document mal structuré ou d’une image numérisée nécessitant la reconnaissance optique des caractères.
[Fin synthèse vocale]
Donc là, vous êtes coincée parce que vous ne pouvez pas du tout lire le document.
À qui les PDF inaccessibles posent-ils problème ?
Ce problème d’accessibilité va encore concerner les personnes malvoyantes, dyslexiques ou présentant un trouble cognitif puisqu’elles ne pourront pas personnaliser l’affichage de ce document, ni donc l’adapter à leurs besoins.
Et d’autre part, cela concerne les personnes qui utilisent un lecteur d’écran et qui ont besoin de lire l’information du document et qui n’auront pas accès à l’information puisque vous entendez ce que le lecteur d’écran a lu.
Solution
Pour résoudre ce problème, il faudra fournir une version accessible, en plus du document téléchargeable.
Par exemple, un document Word structuré avec des titres, des listes, etc. Ou un document contenant la même information au format HTML.
Et pour vous aider à structurer et bien faire un document accessible, en Word, il y a dans Word un vérificateur d’accessibilité, qui va vous donner des alertes sur les erreurs de structure les erreurs aux alternatives d’images qui sont dans le document, et sur l’ordre de lecture.
Cela va vous donner des solutions pour corriger et des avertissements sur des choses qui devraient être améliorées.
Il existe, pour en savoir plus, un certain nombre de documents, dont le guide sur l’utilisation des lecteurs d’écran : a42.fr/lecteurs-ecran
En résumé
Quand on est une personne handicapée, notre expérience utilisatrice est dépendante de l’accessibilité.
L’accessibilité ne garantit pas une bonne expérience utilisateur, mais sans accessibilité numérique, il n’y a pas d’UX possible pour les personnes en situation de handicap.
Voici quelques conseils pour conclure !
- Prenez d’abord l’accessibilité en compte dès le début du projet si vous le pouvez : ça sera plus facile et moins coûteux que si vous attendez la dernière minute.
- Formez-vous à l’accessibilité numérique : il existe des formations pour tous les métiers, que vous soyez designer, développeuse, chargée de projets ou responsable éditorial. Par exemple les formations à l’accessibilité numérique d’Access42.
- Favorisez la conception et les tests impliquant les personnes concernées, et croisez les retours.
- Ne cherchez pas à vous mettre à la place des personnes concernées en simulant leur handicap avec des lunettes, des gants ou autres outils. Cela ne sert à rien, et c’est validiste !
- En interne, avoir une personne référente en accessibilité numérique aide également beaucoup.
Nos ressources sur l’accessibilité numérique
Access42 publie régulièrement des ressources sur l’accessibilité numérique, en français :
- sur notre blog ;
- sur notre compte Twitter ;
- dans notre newsletter mensuelle.
N’hésitez pas à y faire un tour pour vous informer !
Je vous remercie pour votre attention ! Et si vous avez des questions, n’hésitez pas ! Sinon retrouvons-nous pour des échanges plus informels.